mercredi 12 décembre 2012

L'Église anglicane ne bénit pas le mariage gay .


La présentation du projet de David Cameron de légalisation du mariage homosexuel, qui pourra être célébré dans certaines communautés religieuses, sème la confusion et l'inquiétude.
Quadruple verrou pour la liberté religieuse
«Et pourquoi pas légaliser la polygamie?»
Correspondant à Londres.
Le gouvernement de David Cameron cherche à ménager l'Église d'Angleterre et ses propres troupes conservatrices, vent debout contre sa proposition de légaliser le mariage gay. Le premier ministre avait évoqué vendredi dans les médias son souhait de voir ces unions célébrées dans les églises qui le souhaiteraient. La ministre des Femmes et de l'égalité, Maria Miller, en charge du projet, a confirmé mardi devant la Chambre des Communes cette autorisation pour les congrégations, sur la base du volontariat.
Les protestants unitariens, les quakers et les juifs libéraux ont fait état de leur volonté de bénir ces unions. Mais des élus conservateurs s'inquiètent de voir cette liberté se transformer en une obligation si des recours étaient déposés devant des tribunaux britanniques ou auprès de la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg. Ce risque judiciaire serait pourtant minime, selon Maria Miller.
Détaillant le projet «pour un mariage qui soit le reflet de notre société, pertinent, égalitaire et juste», la ministre a présenté les garde-fous qui préserverait la liberté religieuse. Un «quadruple verrou» législatif éviterait à une organisation religieuse ou un individu d'être contraint de prononcer des mariages entre couples du même sexe. Il empêcherait des paroisses isolées de bénir de telles unions contre l'avis de leur Église, et ne permettrait pas à un individu de poursuivre pour discrimination une organisation religieuse ou un clerc qui refuserait de marier un couple de même sexe. Enfin, la loi ne s'appliquera pas à l'Église d'Angleterre, qui n'aura pas le droit de prononcer des mariages homosexuels.
Cette concession destinée à apaiser la hiérarchie anglicane sème la confusion sur la lisibilité de la loi en préparation. Yvette Cooper, responsable du Parti travailliste, favorable au projet du gouvernement, a plaidé pour que «le débat ne soit pas polarisé entre l'Église et l'État» et s'étonne de la création d'un régime spécial pour l'Église anglicane.
Une centaine de députés de droite seraient opposés au mariage gay, et particulièrement irrités par ce qu'ils perçoivent comme une attaque contre la foi. Richard Drax, élu conservateur du Dorset, dénonce, ainsi, «l'arrogance et l'intolérance» du gouvernement, qui «écrase la liberté religieuse sous le joug de la législation».
Le révérend William McCrea, député nord-irlandais unioniste - bien que non concerné par le projet qui ne s'appliquera qu'à l'Angleterre et au Pays de Galles - a accusé la ministre de s'estimer «aussi compétente que Dieu pour décider de ce qu'est le mariage». Matthew Offord, élu tory de Hendon, a pour sa part demandé si le gouvernement avait l'intention, dans la foulée, de légaliser d'autres formes d'unions comme la polygamie.
Ces élus reprochent au gouvernement de s'appuyer sur une consultation en ligne à laquelle 228.000 personnes ont répondu tout en ayant écarté une pétition contre le mariage gay. Ce texte, à l'initiative de la Coalition for Mariage (C4M), a recueilli plus de 500.000 signatures.
Les députés pourront voter selon leur conscience lors de l'examen du texte, prévu aux alentours de Pâques. Le large soutien des travaillistes et des libéraux-démocrates devrait compenser les défections dans les rangs conservateurs. La loi entrerait en vigueur en 2014.

mardi 4 décembre 2012

Les 14 commandements du mariage civil


Le débat sur l'ouverture du mariage civil et l'adoption initiée depuis 1998 avec le débat sur le pacs, bat son plein aujourd'hui, c'est le moins que l'on puise dire. Pas un jour sans que ne soit publiés des articles dans les médias, que ne soient proférées des propos profondément irrespectueux à l'égard des lesbiennes, des gays et de leurs enfants (de la polygamie en passant par l'inceste, la supercherie, le terrorisme et la marchandisation des enfants) jusqu'à l'égarement d'un Président de la République invoquant la liberté de conscience, réintroduisant implicitement la religion au cœur de la République, sans oublier ces juristes conservateurs pratiquant la divination en prédisant de manière infondée, une possible inconstitutionnalité de la loi qui va être votée (déjà sous l'Occupation, nombre d'entre eux s'étaient fait un plaisir de commenter froidement les lois frappant les juifs sans une once de critiques), autant de propos qui lorsque nous les relirons dans une ou deux décennies nous paraitront doublement aberrants, tout comme nous paraissent aujourd'hui aberrants les discours tenus dans le passé, par les conservateurs de tout bords qui se sont exprimés contre le divorce par consentement mutuel, l'IVG, la contraception, le vote des femmes, l'égalité entre les races etc. Quoiqu'il en soit il est nécessaire de rappeler les 14 commandements du mariage civil et de l'adoption ouverts à tous les couples.